La pomme de terre : une culture respectueuse de ses voisins
Yves Grammen est agriculteur à Verlaine dans la Hesbaye liégeoise. Cela fait longtemps qu’il se concentre sur l’environnement, mais aussi sur le bien-être de ses voisins. Il met tout en œuvre pour réduire au maximum son empreinte environnementale, et par conséquent, l’impact que peuvent occasionner ses cultures auprès de ses riverains.
Mais il n’y a pas de magie : si on souhaite une pomme de terre à un prix raisonnable, la mécanisation est une nécessité. L’activité agricole qui remplit nos assiettes est source de satisfaction mais aussi parfois de désagréments pour les riverains. C’est pourquoi les producteurs de pommes de terre font de nombreux efforts pour respecter leur environnement direct. Yves Grammen a toujours été à l’écoute de ses voisins et n’hésite pas à investir dans des dispositifs permettant de réduire drastiquement les nuisances et d’améliorer leur confort.
Gérer les déluges “à la belge”
J’aménage toujours mon champ avec des ballots et des talus à des endroits stratégiques
Ce n’est un secret pour personne, nos qualités maraîchères doivent beaucoup à la pluie dont notre pays est largement dispensé. « Un des principaux soucis, ce sont les écoulements d’eau et de boue lors de grosses pluies ou d’orages dans les points bas de nos cultures », explique Yves qui dispose de 300 hectares de culture de pommes de terre mais aussi d’autres légumes. « C’est vrai que ce n’est pas gai pour les voisins de se retrouver avec de l’eau, de la boue et nos pommes de terre dans leur cave inondée ». Pour éviter les coulées, Yves a opté pour des solutions naturelles et respectueuses de l’environnement : “J’aménage toujours mon champ avec des ballots et des talus à des endroits stratégiques, pour réguler l’écoulement, filtrer et canaliser l’eau vers l’égouttage”. D’autres agriculteurs utilisent également des techniques naturelles comme le cloisonnement ou la plantation de miscanthus aux abords des parcelles. Cette plante – aussi appelée « herbe à éléphant » – constitue des espèces de haies qui sont également un rempart efficace contre les coulées de boue.
Diminuer la pollution sonore
J’ai demandé à mes voisins et ils étaient ravis de ne plus rien entendre
« Même si la ferme où nous aimons aller chercher nos produits en circuit court n’est pas une usine et même si les machines actuelles font de moins en moins de bruit, elles en font c’est sûr. D’ailleurs, il y a quelques mois un de nos voisins s’est inquiété du bruit d’une de nos machines. On s’est rendu compte, en effet, qu’une de nos vieilles machines était très bruyante. Nous avons décidé de la changer. Mais avant, nous avons loué le nouveau modèle pendant deux mois pour tester. J’ai demandé à mes voisins et ils étaient ravis de ne plus rien entendre. Par conséquent, nous avons acheté une nouvelle machine qu’on recevra bientôt ».
Le dialogue c’est la clé
Il est primordial d’entretenir de bonnes relations
Yves en est convaincu : « Il faut se respecter les uns, les autres. Ce qui est très important c’est l’écoute et le dialogue. Il ne faut pas attendre qu’un problème se pose pour agir mais agir pour éviter que des problèmes se posent. Il est primordial d’entretenir de bonnes relations et d’occasionner le moins de désagréments possibles ».