Patat’up, ou la volonté de produire des pommes de terre bas intrants.
Une initiative du gouvernement wallon, dans l’ère du temps.
L’initiative présente un intérêt non-négligeable lorsqu’on connait les contraintes de la production agricole du tubercule à la peau brune.Car ces dernières réclament bien souvent l’utilisation de produits phytopharmaceutiques qui présentent quelques inconvénients. En effet, la pomme de terre est une solanacée fragile, sujette aux attaques de nombreux bioagresseurs (principalement le doryphore, le mildiou et d’autres maladies cryptogamiques).
Une recherche interdisciplinaire et multifactorielle
L’ambition est d’intégrer une manière de produire plus verte, dans les pas du Green Deal et dans le respect de la santé et de l’environnement, mais aussi de celui des producteurs et des consommateurs.
Cette volonté de relever les défis de notre époque, galvanisée par les fonds débloqués par le ministère de Willy Borsus, est portée par une collaboration entre le CRA-W, – le centre de recherche agronomique wallon -, et la FIWAP, – la filière wallonne de la pomme de terre -, elle-même en contact avec d’autres centres de recherche dans des pays voisins.
Les investigations et les essais sur le terrain se focalisent sur la diversification des variétés plus robustes de pommes de terre et sur l’adaptation nécessaire des itinéraires techniques et pratiques culturales à ces variétés. Dans ce programme se retrouvent notamment des tests concernant l’efficience en azote, la tolérance aux stress hydriques et à la pression du mildiou.
Un autre pôle essentiel de recherche s’articule autour de l’utilisation de techniques culturales innovantes, toujours dans cette optique de réduction des intrants et de respect du sol. Résultat : les impacts d’une utilisation raisonnée et réduite en herbicides, insecticides (systèmes de détection multispectraux des attaques de doryphores par exemple) et en engrais sont quantifiés et qualifiés.
Enfin, les pommes de terre ainsi produites sont passées au crible, afin de s’assurer de leurs qualités nutritives et gustatives, et de leur capacité à s’adapter aussi bien au marché du frais qu’au marché industriel.
Impliquer le secteur autant que possible
Si l’idée centrale du projet, dont le plan de financement est planifié actuellement sur 3 ans, est de parvenir à une réduction effective des intrants, cela reste un gros challenge et une partie du travail se fait en amont, à travers une vulgarisation des multiples contraintes qui pèsent sur cette culture. L’un des objectifs premiers du projet Patat’Up est de faire le relais entre la recherche et la filière de la pomme de terre. L’origine des innovations provient également des acteurs du marché eux-mêmes, producteurs et transformateurs, directement impliqués dans la culture.
Patat’up intervient en outre en tant que porteur d’outils d’aide à la décision, afin d’informer au mieux les agriculteurs dans leurs démarches de transition écologique.
Le projet est jeune mais il n’en est pas moins ambitieux, déterminé à se confronter aux défis actuels, aussi bien socioéconomiques qu’agronomiques.